Les Canariens ont hérité d’un fabuleux réseau de chemins mais leurs ancêtres, qui étaient solidaires et hospitaliers, compte tenu des caractéristiques de l’île (taille, relief, climat) ne se sont pas dotés de structures d’accueil et d’hébergement « en chemin » 🙂 . À La Grande Canarie vous ne trouverez pas vraiment de gîte d’étape ou de refuge (gardé ou non), au sens où l’entendent les adeptes des GR 5, GR 20, … Alta via delle Dolomiti et autres Chemins (de souffrance 😕 😉 !) de Saint Jacques.
Sachez également qu’il y a bien à La Grande Canarie quelques emplacements où le camping est autorisé… à condition d’en avoir obtenu l’autorisation préalable (à demander au Cabildo, formulaire électronique): Llanos de la Pez, Tamadaba… mais, à La Grande Canarie, une aire de camping c’est simplement une zone plane délimitée par des piquets 🙂 . S’il y a des sanitaires, ils ne sont que très rudimentaires et, souvent, ne sont ouverts qu’en week-end. L’eau courante (froide) n’est pas assurée. Et intégrez bien que sur les hauteurs de l’île, sans véhicule, vous n’aurez accès à AUCUN ravitaillement.
À l’intérieur des parcs naturels et autres espaces protégés, en dehors des éventuelles zones où le camping est autorisé, camping et bivouac sont strictement interdits*.
À l’extérieur des zones protégées, bivouaquer est toléré à condition d’être engagé sur un parcours itinérant (tente montée après le coucher du soleil et démontée avant le lever).
*Certains parcs naturels de l’île sont « sous haute protection » (Reserva Natural Integral de Inagua et Reserva Natural Integral del Barranco Oscuro): y pénétrer n’est possible qu’à certaines périodes de l’année et sous réserve de détenir un « permiso »… alors pas question d’y être pris en train de bivouaquer!
Tout est dit: pas de gîte d’étape, pas de refuge, pas de vrai camping, pas d’épicerie ou de boulangerie à proximité, pas de bivouac, pas de camping sauvage… Et cela vaut aussi pour les nouveaux GR (« mis en service » en 2024): les GR 131, 138 et 139 sont magnifiques, traversent des ambiances exceptionnelles, accèdent à des vues somptueuses… mais tant que des solutions d’hébergement cohérentes n’auront pas été mises en place, comment en profiter vraiment ?
C’est ainsi!
Du coup, à La Grande Canarie on randonne principalement « à la journée » mais n’ayez pas de regret:
- le temps pouvant varier – parfois très sensiblement! – d’une région de l’île à l’autre, vous pourrez en profiter pour choisir chaque jour votre itinéraire en fonction de la météo annoncée,
- vous pourrez ne faire que de superbes randonnées sans jamais avoir à parcourir de longs secteurs sans intérêt,
- vous randonnerez moins chargé(e),
- … et, tous les soirs, vous pourrez profiter du confort d’une bonne table, d’une salle de bain et d’un vrai lit 😀 .
Les formules « d’hôtel à hôtel » peuvent ne pas être un très bon choix si vous devez parcourir à pied un itinéraire imposé pour rejoindre l’hôtel suivant. Mais si vous avez une voiture et que, entre deux hôtels, vous faites ce que vous voulez, où vous voulez, l’option devient bonne!
Quant au Chemin de Saint Jacques de l’île (Ruta Jacobea), une invention touristique récente** (évidemment! … Qui auraient été les pèlerins de l’île, en l’an mille 😉 ?!?) reliant Maspalomas à Galdar en trois jours avec étapes à San Bartolomé et à Cruz de Tejeda: l’étape centrale (San Bartolomé/ Cruz de Tejeda), magnifique par beau temps, tourne au cauchemar – comme toute marche en montagne – quand le mauvais temps s’installe sur la Cumbre et les deux autres étapes sont loin de présenter un intérêt proportionnel à leur longueur 🙁 (une trentaine de km chacune !).
Par contre, lorsque le beau temps est assuré, il est possible de faire, en plusieurs jours, de superbes « traversées » dans l’île (aller d’un point A à un point B). D’autant plus que, pour certaines, il est même possible de retourner au point de départ simplement en utilisant les transports en commun 😉 (Lire Se déplacer en bus).
Et si vous voulez faire de l’itinérance « pure et dure » façon GR5 ou GR20, vous pouvez opter pour Fuerteventura, Lanzarote, Ténérife, La Gomera ou La Palma: l’itinérance y est organisée dans chaque île sous la forme de deux parcours (l’un circulaire et l’autre transversal) avec des gîtes d’étape et des possibilités de ravitaillement.
Vous êtes prévenu(e).
Inutile de nous écrire pour demander conseil 🙂 façon « Nous avons bien lu et compris que La Grande Canarie ne se prêtait pas à l’itinérance, mais c’est un petit défi supplémentaire que nous aimons bien ».
Notez bien que par principe nous nous interdisons de proposer ou même seulement de valider tout ou partie d’un « programme » de randonnée dans l’île.
Pourquoi? Parce que:
- Ce qui ne nous parait pas faisable est peut-être faisable pour certains.
- Ce qui nous parait faisable ne l’est sûrement pas pour tous.
- Ce qui nous parait faisable peut ne plus l’être même pour nous en cas de difficultés imprévues… notamment une météo défavorable.
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** Il y a eu certes une tradition de pèlerinage, mais elle reliait les deux grands centres religieux de l’île: San Bartolomé et Teror.
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Les photos d’illustration ont été prises en janvier dans la région de La Aldea de San Nicolas
Fiche: 3101
11,9km ↗↘550m 5 h